Gorges du Tarn et de la Jonte
Une nouvelle tente reçue à Noël que je n’avais pas encore testée, une envie de nature et de soleil après ces mois d’hiver… voilà comment j’ai pris la direction des gorges du Tarn et de la Jonte ! Ces deux rivières constituent les barrières naturelles du causse Méjean, un plateau calcaire fascinant pour les promeneurs 😊.
Je me suis installée à La Malène, minuscule village emblématique des gorges du Tarn. Près de la route à lacets qui arrive par le sud, une statue de la Vierge embrasse un beau panorama sur les toits.
Sainte-Enimie est une autre bourgade pittoresque, classé aux Plus beaux villages de France. J’ai aimé ses façades de pierre et son remarquable pont datant du XIIIe siècle.
De Montbrun au Rozier, les gorges du Tarn se découvrent en canoë ! Voici un article très pratique pour choisir son parcours. J’ai opté pour une descente de 11 km entre la Malène et le pas de Soucy, la partie des gorges la plus mythique. 2h30 de pagaie + la pause pique-nique. Une activité ludique en pleine nature que j’ai adorée, d’autant plus que nous étions peu de courageux sur l’eau en ce mois d’avril (vous aviez remarqué que je n’aimais pas trop la foule ? 😊). Je suis passée par Canoë 2000, qui a une équipe très accueillante.
Autre moyen pour admirer les gorges : la route D907 bis, qui suit le cours d’eau au cœur de la falaise, passant parfois sous d’imposantes arches rocheuses. Vous pourrez voir plusieurs hameaux accrochés à la roche, dont certains ne sont accessibles que par barque, comme Hauterives.
Ne manquez pas le belvédère du pas de Soucy, aménagé au-dessus du chaos portant le même nom. 0,50 € l’accès.
Un peu plus à l’écart de la route des gorges, le Point Sublime dévoile un beau tableau sur les profondes falaises qui encadrent le Tarn. Nous sommes ici sur le causse Sauveterre, et on voit tout de suite le changement de décor : les paysages sont beaucoup plus verts que les plateaux lunaires du causse Méjean.
Sur l’autre rive du Tarn, le Roc des Hourtous est un autre point de vue connu. Avant la barrière du snack-bar, un sentier pique à droite et rejoint les gorges en une dizaine de minutes. J’ai eu la chance d’y surprendre un écureuil, quelques vautours et même des cervidés (à défaut de savoir lequel) !
Côté rando, j’ai suivi un joli itinéraire au départ du hameau de la Bourgarie : la Baousse del Biel. La première partie du parcours est très boisée, mais offre quelques beaux panoramas sur les gorges du Tarn. Un détour de 25 minutes AR permet d’atteindre une première arche naturelle, très en contrebas : le pas de l’Arc. Un peu plus loin, on peut apercevoir une deuxième arche impressionnante : la Baousse del Biel. Mais la partie la plus spectaculaire sont les échelles de Cinglegros, l’une des expériences les plus fun de ma vie de randonneuse ! Il s’agit d’un aller-retour d’1h30 menant au belvédère de Cinglegros, culminant 500 mètres au-dessus du ravin. Cet itinéraire aérien emprunte des échelles et escaliers métalliques ; c’est pourquoi il est vraiment déconseillé aux acrophobes. Il faut d’abord descendre des falaises du causse par plusieurs échelles vertigineuses, fixées au-dessus du vide (la partie la plus délicate). Vient ensuite la montée au rocher de Cinglegros, qui semble planté au milieu des gorges. Des escaliers très raides accrochés à la paroi se succèdent jusqu’au sommet, où j’ai été ébahie par le panorama à 360°. Revenir ensuite à l’embranchement des échelles de Cinglegros, puis poursuivre le chemin, qui retourne à La Bourgarie par l’intérieur des terres. 6 heures de marche en comptant les différents détours, les pauses pour observer les vautours et pour grignoter !
Cela fait plusieurs années que j’avais repéré cette rando sur les corniches du causse Méjean, entre gorges du Tarn et de la Jonte, et c’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à choisir cette région pour ce week-end de Pâques. Le stationnement se fait au dernier lacet de la route qui monte au-dessus du Rozier. Une erreur d’aiguillage en tout début de parcours m’a dirigée vers le sentier de l’Ermitage de Saint-Pons au lieu du sentier Jacques Brunet. Quelques points de vue sympathiques, un passage dans une grotte, mais un environnement globalement moins sympa que si j’avais pris la bonne route ! La partie côté Jonte, en revanche, est sensationnelle ! Balcon du vertige, vases de Chine, vase de Sèvres… les points de vue s’enchaînent tous les 100 mètres, à tel point qu’il est difficile de garder un bon rythme de marche ! En fin de parcours, j’ai décidé de rallier le col des 2 Canyons pour rejoindre le fameux sentier Jacques Brunet que j’avais raté au départ (en principe déconseillé à la descente car certains passages sont très difficiles et mal indiqués). Je garde un souvenir mémorable de ce passage sur les crêts, escaladant les rochers dans ce décor imposant ! Cette rando m’a demandé 8 heures, mais j’ai vraiment pris mon temps, notamment pour observer les vautours et ces curieux lézards à tête bleue que j’ai croisés 😊. Merci au cirque de Barrosa pour sa belle carte très détaillée.
C’est lors de cette rando que j’ai fait une découverte beaucoup moins enthousiasmante : les chenilles processionnaires. Pour ceux qui, comme moi, ne connaissaient pas, il s’agit s’insectes présents dans les forêts de pins, qui se déplacent en file indienne, et dont les poils, extrêmement urticants, se détachent lorsqu’il y a du vent. Pas besoin de les toucher, donc, pour être atteint et ressentir de sévères démangeaisons. Les balcons de la Jonte étaient infestés de ces bestioles et mon mari a tellement enflé qu’il a dû consulter un médecin ! Pensez donc à vous couvrir et à éviter leur chemin autant que possible…
C’est pour perpétuer la mémoire du passé qu’a été créée la ferme caussenarde d’autrefois. Architecture, outils, traditions… on y apprend à quoi ressemblait la vie des habitants du causse, depuis le tout début de sa construction en 1630. J’ai aussi été admirative devant les reconstitutions miniatures de maisons en pierres. 1h30 de visite environ.
Au cœur du causse Méjean, Nimes-le-Vieux est un chaos ruiniforme, c’est-à-dire un amas de rochers qui ressemblent à des ruines. Une boucle de 2h chemine dans ce curieux désert. On peut partir soit de Gally, soit de L’Hom ; le circuit est très bien fléché.
à table !
Peu présents dans les gorges du Tarn et de la Jonte, les petits producteurs sont en revanche assez nombreux dès que l’on monte sur le plateau caussenard. Pour me ravitailler en fromages, les locaux m’ont conseillé la fromagerie Le Fédou à Hyelzas, que j’ai trouvée à la hauteur de sa réputation ! Elle vend une vingtaine de fromages traditionnels au lait cru de brebis qui m’ont régalés, et propose des assiettes de dégustation.
Dans le même coin, la ferme Donnadieu et celle de l’Hom fonctionnent en coopérative avec d’autres voisins agriculteurs. On y trouve de la charcuterie et des pâtés parfaits pour les pique-niques et les apéros !
J'ai acheté de quoi concocter mes repas du soir à la boucherie de La Malène, qui fait aussi de très bons pâtés.
Hébergement
Au bord de l'eau, le camping municipal de La Malène dispose d'une parfaite situation pour sillonner dans la région, et surtout, c'était le seul ouvert en ce début de saison !