Hyères
Enfant et adolescente, j’ai longtemps été à Hyères uniquement pour m’étaler sur la plage, les doigts de pied en éventail ! A cette époque-là, je n’étais pas encore branchée voyages et ne prêtais pas plus que ça attention à ce qui m’entourait. Et puis récemment, j’ai eu envie d’y revenir, pour redécouvrir ce coin de France avec mes nouveaux yeux, et l’explorer davantage que ce que je l’avais fait auparavant… Rendez-vous sur la côte varoise, à la découverte de la cité des palmiers, sa presqu’île de Giens et ses îles d’Or !
Centre-ville
Commençons par le commencement : le centre-ville de Hyères ! L’office du tourisme a mis en place un circuit de découverte, qui chemine dans les ruelles pittoresques de la ville haute. Une chouette balade qui enchaine vieilles pierres, jardins méditerranéens et beaux points de vue.On remarque d’abord plusieurs traces de l’ère médiévale, comme l’imposante porte Massillon et la tour des Templiers ; puis on arrive à la place Saint-Paul, qui offre un premier joli panorama.
Plus haut, le castel Saint-Claire forme un balcon exceptionnel sur la ville !
On peut grimper au sommet du parc pour jouir d’une vue encore plus dégagée, dévoilant la baie dans son ensemble ainsi que les îles d’Or.
L’apogée du circuit, c’est le château, construit par les seigneurs de Fos au XIe siècle et dont il ne reste aujourd’hui que des ruines. On y discerne toute la dimension du massif des Maures, tristement meurtri l'été dernier par les flammes…
Côté shopping, je vous suggère un arrêt à la boutique de La Cotonnière, rue Massillon, pour acheter des vêtements en coton dans un style marin. L’accueil y est super sympa !
Vieux Salins
Derrière les plages hyéroises se trouvent les Vieux Salins, une zone humide qui s’étend sur 3 km en direction de La Londe-les-Maures, exploitée depuis le Moyen-Age et jusqu’en 1995. C’est d’ailleurs de là que Hyères tire son nom, puisque son étymologie provient de « aeraes », signifiant « aires à battre le sel ».
La culture du sel a modelé un paysage naturel et biologique remarquable, auquel on peut accéder soit via des visites guidées, soit par un petit circuit aménagé (horaires d’ouverture). Le chemin passe entre les bassins, où jadis, l’évaporation de l’eau faisait croitre progressivement la concentration en sel, jusqu’à 240 g par litre d’eau (contre 30 dans la mer) ; le sel se cristallisait ensuite sur les tables salantes. Le Conservatoire du littoral œuvre pour maintenir la diversité de cet écosystème, où se côtoient quelques 300 espèces végétales et 260 espèces d’oiseaux, parmi lesquelles hérons cendrés, échasses, avocettes… Les flamants roses, qui rosissent à mesure qu’ils vieillissent, se nourrissent d’un crustacé mangeant lui-même une algue rouge, d’où la couleur.
Au bout du circuit se situe la Maison de la Nature, où un documentaire est projeté. Comptez une petite heure pour le tout.
A noter que le salin des Pesquiers, qui lui est situé sur la presqu’île et beaucoup plus récent, n’est accessible qu’accompagné d’un guide.
Presqu’île de Giens
La presqu’île de Giens est reliée au continent par un double tombolo, deux bandes de sable qui enserrent le salin et l’étang des Pesquiers.
Plage de l’Almanarre
Très étroit, le cordon occidental n’est que sable. Il est longé par la route du Sel et la plage de l’Almanarre, un spot très connu des véliplanchistes. Ce que j’aime avec cette plage, c’est qu’elle a sans cesse un visage différent : très agitée les jours de Mistral, rosée au soleil couchant…
Plage de la Capte
Quant au cordon oriental, il est assez urbanisé et recouvert de pinède. La plage de La Capte est exposée au vent d’est, mais à l’abri du Mistral. Jolie vue sur le fort de Brégançon et les îles d’Or.
Square Bachagha Boualam
Si vous deviez ne choisir qu’une seule chose à voir sur la presqu’île, c’est bien celle-ci ! Le square Bachagha Boualam, dont l’entrée ne paye pas de mine, est en réalité une terrasse enchanteresse sur le double tombolo. D’ici, Giens semble comme enchainée au continent.
Sentier du littoral
Le sentier du littoral est la meilleure manière de découvrir les côtes fabuleuses de ce petit bout de terre, entre criques intimistes et pinède odorante. J’avais repéré deux itinéraires emblématiques de la presqu’île de Giens : l’un du côté ouest et l’autre sur la partie est. Mais les forts vents pendant mon séjour ont entrainé la fermeture des massifs pour éviter les risques d’incendie, ce qui m’a malheureusement empêchée de randonner comme prévu. Partie remise donc…
Parmi les endroits que j’ai néanmoins pu approcher, la jolie plage des Darboussières est idéale pour se poser.
Il existe aussi une jolie portion du sentier du littoral entre le port du Niel et la baie du Niel (dont l’accès était interdit lors de ma dernière visite en raison de l’instabilité du sol). Passage amusant contre l’insolite piscine de l’hôtel Le Provençal, creusée juste au bord de la mer.
Ile de Porquerolles
Autrefois rattachées au massif des Maures, les îles d’Or ont gagné leur insularité il y a 20 000 ans avec la montée des eaux. La plus grande d’entre elle est aussi la plus fréquentée : Porquerolles, dont on entend si souvent parler des plages paradisiaques aux 50 nuances de bleu… Départ de la tour Fondue, vestige d’un fort édifié au XVIIe siècle.
Déconvenue en arrivant sur l’île, l’accès aux sentiers est restreint à cause des risques d’incendie ☹️. Dommage qu’il n’y ait eu aucune information à ce sujet-là quand j’ai acheté mon ticket de bateau… J’apprendrai plus tard que la carte d’alerte est actualisée chaque soir par la préfecture du Var. Je mets donc de côté ma longue rando sur le chemin du Langoustier pour me contenter des plages autorisées au nord, la baroudeuse que je suis un peu déçue…
Direction l'anse du Bon Renaud et la plage d’Argent, profiter de la quiétude matinale des lieux. L’eau cristalline caresse les rochers que le sel a rongés.
Tableau tout aussi idyllique à la plage de la Courtade. Les éléments créent un fabuleux contraste entre l’eau claire, les pins verts et le sable blond.
Mais c’est peut-être celle de Notre-Dame que j’ai préférée, séduite par l’écume des vagues qui parait chuchoter à l’oreille des bois flottés...
J’ai été forcée de constater que ce bout de paradis se méritait, car tout est cher à Porquerolles : du parking en passant par la navette (19,50 € pour 15 minutes de traversée), jusqu’à la carte de l’île (3 €). Méfiance en vous garant : les 3 parkings, situés à même distance du port, pratiquent des tarifs qui varient du simple au double ! Le moins cher : 7,80 € pour 10h.
Ile de Port-Cros
Port-Cros est réputée pour être bien plus sauvage et authentique que sa voisine occidentale, comme faite pour moi ! Départ depuis le port de Hyères, où la lumière de ce matin-là donnait naissance à de poétiques reflets…
Je voulais absolument faire le tour complet de l’île, un très beau parcours qui m’a demandé 7 heures de marche pauses comprises, pour 18 km et 780 mètres de dénivelé cumulé positif. La partie nord et ouest est celle des calanques, tandis que la partie sud est constituée de hautes falaises.
Je commence vers le nord et, après un détour jusqu’au fort de l’Estissac (qui se visite), atteins la magnifique baie de La Palud. Il existe là un insolite sentier sous-marin permettant de découvrir la faune et la flore de cet espace protégé.
La pointe de la Galère dessine plus loin les contours d'un joli point de vue.
Se profile ensuite la baie de Port-Man, entourée de minuscules criques aux eaux translucides. Je fais un détour pas forcément utile jusqu’au fort, fermé au public.
Après 2h50 de marche, j’attaque la partie sud de Port-Cros, que le chemin traverse essentiellement dans les bois, avec peu de visibilité sur la mer.
Un détour de 20 bonnes minutes en terrain escarpé mène à la pointe des Tufs, rare échappée près de l’eau.
C’est au mont Vinaigre que se situe le temps fort de la rando : 194 mètres au-dessus du niveau de la mer, depuis lesquels se dévisage un panorama à 360° sur la forêt de chênes verts qui recouvre l’île. On mesure très bien la distance parcourue depuis le matin : un sacré morceau !
30 minutes de marche sur le circuit des crêtes me séparent encore de la pointe du Cognet, où j’appréhende un profil encore différent de Port-Cros. Ici, l’assaut des vagues a créé un décor accidenté, où les strates désordonnées s’effondrent dans la mer.
Le tour de l’île se termine par des calanques abritées du vent, où il fait bon se baigner après une journée d’effort.
à table !
Je n’avais mangé d’aussi grosses boules de glace qu’à Coco Frio, un très bon glacier de l’île de Porquerolles.
Excellentes spécialités de poissons et fruits de mer au Grand Baie, sur la presqu’île de Giens. Les produits sont très bien préparés, servis généreusement, et les desserts tout aussi délicieux. Le bonus, c’est la terrasse panoramique qui donne sur les tombolos !