Senja
Celle qui est souvent reléguée au rang de « petite sœur des Lofotens » possède pourtant un patrimoine naturel qui n’a rien à leur envier. Récit d’exploration d’un bout de Norvège sauvage dont les fjords ont dessiné les contours, et qui je l’espère, restera l’apanage des baroudeurs en quête d’isolement et de simplicité !
La route de Gryllefjord à Botnhamn donne un bel aperçu de l’île, bien que je l'ai malheureusement parcourue essentiellement sous la pluie. Parmi les arrêts incontournables, le point de vue sur le Bergsfjorden, ou encore Tungeneset, où j’ai pu observer le seul mammifère marin de mon voyage, barbotant dans les vagues !
Curieux bourg que celui de Husøy, construit sur un bout de terre au milieu du fjord et relié à Senja par un pont. Si la plus belle vue que l’on peut en avoir se situe en haut de la route qui y descend ou bien sur la rive d’en face, j’ai bien aimé m’y promener. Au nord, un chemin rejoint en quelques minutes l’extrémité de l’île et son phare rouge.
Randonnée d'Hesten (Segla)
Cela faisait un bon nombre d’années que la rando d' Hesten me trottait dans la tête, fascinée par ce bloc de strates dressé vers le ciel. Ce fut une merveilleuse excursion, ni trop longue, ni trop escarpée, que je retiens comme la plus belle que j’ai faite à Senja ! Elle démarre près d’un abri en bois mis à la disposition des vadrouilleurs (quelques places où se garer), dans lequel on trouve des tables et des chaises recouvertes de peaux de bêtes. S’en suit 1 heure de montée au-dessus de Fjordgård, jusqu’à un embranchement au nord du rocher de Segla, où l’on peut prendre à droite ou à gauche.
Le chemin de droite demande environ 1 heure aller-retour sur une crête aussi vertigineuse que grandiose, dominant le Øyfjorden et Husøy. J’ai remarqué au passage 4 ou 5 spots de dingue (oui de dingue !) pour planter sa tente…
Malgré un passage dans un couloir très abrupt, le chemin de gauche est quant à lui beaucoup plus facile (45 minutes aller-retour). On rejoint alors le sommet d'Hesten (556 mètres), d'où la vue sur le profil de Segla demeure la plus frappante, bien que le rocher reste dans l’ombre jusqu’au soir. En dessous s’étend le Mefjorden.
30 minutes pour redescendre depuis la bifurcation.
Randonnée de Barden
Un peu plus difficile que celle de Segla, cette rando évolue comme elle entre Øyfjorden et Mefjorden, ce qui fait qu’on ne sait où donner de la tête ! De gros points bleus balisent un sentier bien visible, à parcourir de préférence entre le matin et le début d’après-midi. A peine quelques places de parking.
Boueuse et assez pentue, la première partie n’est pas très rigolote, malgré une jolie vue dans le rétro à mesure que l’on s’élève au-dessus de la route.
Le Øyfjorden et ses élevages de poissons se montrent une fois en haut, la voie devenant ensuite rocheuse. Quelques passages dans des pierriers à noter, mais pas de grosse difficulté.
Un vaste et très beau plateau clôture l’ascension, au bout duquel le sommet de Barden et la face sud de Segla.
1h45 de descente par le même chemin.
Randonnée de Gaita
J’avais repéré la balade de Gaita pour camper sur un sommet facile d’accès. Les plans d’eau et les reliefs forment un très beau dessin, dans lequel faire sa popote et passer la nuit est incroyable 😊 Bonus pour le crépuscule et l’aube qui s’y contemplent à merveille, et malus pour le bruit perceptible de la route en contrebas. 1 heure aller-retour depuis le parking, d’où c’est fléché.
Randonnée de Sukkertoppen
Ma dernière rando de ce beau voyage sera pour le Sukkertoppen, une sortie familiale au-dessus de la ribambelle d’îlots qui semble comme saupoudrer la baie. A faire un jour de beau temps pour profiter de toute la palette de couleurs de l’eau, et au plus tard en début d’après-midi pour l’exposition.
Le sentier atteint d’abord les vestiges du premier barrage hydroélectrique de Norvège, plus en activité aujourd’hui. Il contourne ensuite quelques étangs, alors que l’altitude commence à permettre d’admirer la mer.
La dernière partie est bien raide, avec un passage en corniche et un autre à l'aide d'une corde de rappel. Ceux qui ont le vertige peuvent aisément s’arrêter avant, la vue après une heure de rando étant déjà adorable. 20 minutes supplémentaires sont nécessaires pour atteindre le sommet, qui n’offre pas grand-chose de plus. Je n’ai pas repéré de possibilité de camping sur cette rando.
Hébergement
J’ai passé une première nuit sur la route de Sifjord, retrouvant les mêmes lacets de bitume tournoyant entre lacs et vallées qui m’avaient marquée dans le sud de la Norvège.
Paysages similaires dont on ne se lasse pas à Skinnkollvatnet. Cette nuit-là, en me levant pour faire pipi, j’ai eu l’extraordinaire surprise de constater d’étranges voiles verts vivotant au-dessus de ma tête : des aurores boréales ! Extrêmement rares en ce début septembre, je n’avais pas même osé espérer en voir, et n’y étais donc pas du tout préparée ! Me voilà surexcitée réveillant mon mari à 1 heure du matin, courant à la voiture chercher le trépied, pour tenter tant bien que mal d’immortaliser ce moment d’autant plus féérique qu’il était inattendu…
Bivouac semi-sauvage sur la plage d’Ersfjord, pratique avec ses toilettes et son eau courante.
Le sommet de Gaita m’a accueillie pour l’une des plus chouettes nuits de mon voyage...
Des cimes mystérieuses, une rivière coulant vers un fjord, le tout baigné dans une brume crépusculaire : ce fut un condensé de toute la nature norvégienne pour ma dernière nuit dehors, à Krokelvvatnet, avant de rentrer en France…