Haute Tarentaise
La Haute Tarentaise est une vallée d’origine glaciaire, coincée entre le Beaufortain, la vallée d’Aoste et la Maurienne. Je l’ai visitée tantôt sous un épais manteau neigeux, tantôt lorsque les marmottes foulaient les alpages verdoyants. Deux saisons, deux palettes de couleurs, deux manières d’apprécier ces exceptionnels paysages montagnards dont je suis amoureuse !
Les stations de Tignes et Val d’Isère
Pour l'été, j’ai choisi Tignes / Val d'Isère comme point de chute, deux grandes stations tournées vers le tourisme international : elles proposent un large éventail de services et de loisirs, des remontées mécaniques et parkings gratuits… Dommage que l’accueil soit impersonnel et pas toujours aimable.
La première chose que j’ai vu en arrivant à Tignes par Bourg-Saint-Maurice, ce sont les 180 mètres de béton s’élevant au-dessus de ma tête ! Le barrage du Chevril est le plus haut de France, et c’est sacrément impressionnant ! A sa mise en eau en 1952, il engloutit le vieux village, non sans émotion pour les Tignards. Une gigantesque fresque représentant Hercule sera peinte plus tard sur la voûte du barrage, mais elle n’est quasiment plus visible aujourd’hui.
Tignes Le Lac est l’un des hameaux qui composent la station et le cœur des animations. A ne pas louper : la vue sur les cimes depuis le col de la Tovière (accessible en télécabine).
A quelques kilomètres de là, Val d’Isère est plus huppée que sa voisine : le standing de ses chalets de pierre et de bois ne laisse pas l’ombre d’un doute !
Ici aussi, on aime prendre de la hauteur pour mieux goûter aux paysages. La télécabine de Solaise monte en quelques minutes à 2 500 mètres d’altitude, tout près du lac de l’Ouillette.
Le territoire de Val d’Isère se poursuit jusqu’au col de l’Iseran, qui relie les vallées de la Tarentaise et de la Maurienne. Plus haut col routier d’Europe, il n’est ouvert que quelques mois par an. Retrouvez plus d'infos dans mon article sur la Haute Maurienne Vanoise.
Randonnée de la pointe des Fours et du Pélaou Blanc
La vallée de la Haute Tarentaise borde le parc national de la Vanoise, offrant une infinité d’itinéraires de randonnée au cœur des alpages et des sommets mythiques. Je me suis lancée à l’assaut de la pointe des Fours et du Pélaou Blanc, une boucle qui comprend une partie hors sentier, l’occasion de tester ma toute première montre GPS 😊 ! Si vous êtes frileux à l’idée de vous écarter des balisages, le col des Fours est accessible en aller-retour depuis le parking du Manchet, ou par le col de l’Iseran.
L’itinéraire débute en bas du téléski du Manchet, dans un tableau herbeux qui demeure jusqu’à 2 600 m. d’altitude.
Le décor s’assèche ensuite subitement, les alpages s’effaçant devant les pierriers.
J’arrive au col des Fours après 3h30 de marche, fascinée par la couleur du lac du Grand Fond qui se détache sur la roche. Tout autour, le mont Pourri, l’Ouille de la Jave, les glaciers de la Maurienne, la Grande Motte dessinent un extraordinaire panorama.
Encore 25 minutes pour rejoindre la pointe des Fours (3 072 m.), qui se dresse quelques centaines de mètres au sud du col. Le sentier n’est pas fléché, mais il se voit sans problème.
Retourner ensuite au col des Fours et se diriger vers le nord, pour rallier le sommet du Pélaou Blanc. Une fois de plus, le chemin n’est pas fléché, mais il est relativement visible. L’arrête rocheuse nécessite parfois de mettre les mains, sans qu’il y ait de difficulté particulière. Le décor est splendide et j’ai l’impression de grimper sur le toit du monde !
Mais pour la suite, cela se corse ! La redescente par le pierrier n’est pas la partie la plus simple ni la plus drôle. Il faut soit être très débrouillard, soit disposer d’un GPS pour s’orienter dans ce raide dédale de cailloux ! Le but est de rejoindre l’itinéraire emprunté à l’aller, à l’entrée du vallon des Fours. Sinon, vous pouvez aussi retourner au col des Fours.
Retour à la voiture après 9h30 de marche, pauses comprises. 13,5 km, 1 350 m. de dénivelé positif cumulé.
Randonnée du lac de Riondaz
La rando jusqu’au lac de Riondaz est un autre magnifique parcours, tant par le superbe panorama du mont Blanc qui se reflète dans les eaux du fameux lac, que par la vue sur le roi des Alpes tout au long du chemin. 3h30 de montée et 2h de descente, 10 km, 1 020 m. de dénivelé positif cumulé.
Départ de La Gurraz, à Villaroger. Notez que le parking se situe après le village et demande de passer dans des ruelles très étroites.
Il faut de bonnes cuisses pour venir à bout des premiers kilomètres ! Le sentier s’élève rapidement au-dessus du hameau, dévoilant un profil avantageux du glacier de la Sassière. On marche une heure et demie sur un sentier balcon boisé, qui laisse entrevoir régulièrement le majestueux mont Blanc.
La forêt laisse ensuite place à de vastes prairies escarpées où poussent des myrtilles. Encore 1h de montée jusqu’au refuge de Turia, avec une vue complètement dégagée sur le mont Blanc.
Passé le refuge, je ne croise plus personne. Le lac de Riondaz n’est pas fléché, mais des cairns permettent d’avancer assez facilement. La petite heure qui me sépare encore du lac se déroule au milieu des herbages fleuris, des pierriers et des torrents, encore et toujours sous l’œil du mont Blanc.
Et puis enfin, il apparait ! Face au plus grand des Alpes, au pied du mont Pourri et de l’Aiguille Rouge, le lac de Riondaz s'étend dans un paysage idyllique !
Le retour se fait par le même itinéraire.
Gorges de Malpasset et vallon de Prariond
Le lendemain d’une éreintante journée de rando, je cherche un coin de nature accessible sans trop d’effort pour flâner. Je choisis les gorges de Malpasset, que l’on atteint depuis le parking du pont Marcel, sur la route du col de l’Iseran.
Après 1h15 de marche se profile un ravissant cirque glaciaire, qui accueille le très mignon vallon de Prariond.
L’endroit est connu pour abriter d’importantes colonies de marmottes. Avec beaucoup de patience et de discrétion, j’ai eu le plaisir d’observer des marmottons de très près en train de manger des végétaux : un moment hors du temps !
Ferme de l’Adroit
A Val d’Isère, j’ai visité la ferme de l’Adroit, une petite exploitation de 20 vaches qui fabrique notamment l’avalin, un fromage à pâte pressée portant le nom des habitants de la ville. Cette activité très instructive permet d’assister à l’ensemble des étapes de production : le caillage du lait, le découpage en grains, le chauffage, le retrait du petit lait, le pressage, le salage et enfin l’affinage. La visite se conclue évidemment par une dégustation des produits de l’exploitation, vendus à la boutique (on y trouve aussi de la viande et d’autres produits locaux).
La réservation se fait auprès de l’office du tourisme et il vous en coûtera 6 €.
Vallon de Rosuel
A l’entrée de la Haute Tarentaise, à Peisey-Nancroix, s’enfonce dans la montagne le vallon de Rosuel. On y rejoint le lac de la Plagne, une rando qui figure parmi les itinéraires estivaux incontournables. La météo n’était malheureusement pas de la partie lors de ma venue, et en lieu et place des alpages ensoleillés que je m’étais imaginés, j’ai trouvé des méandres disparaissant avec mélancolie dans le brouillard. Un charme différent… Comptez 4h30 de marche effective (bien balisée), 700 m. de dénivelé positif, 14,5 km. Parking au refuge de Rosuel.
En hiver, s’il n’est pas possible d’avancer aussi loin dans la vallée, le lieu est tout aussi merveilleux. Depuis le centre nordique de Pont Baudin, une piste damée permet de s’aventurer en direction du refuge de Rosuel avec de simples chaussures de marche, même sans raquettes. Nous sommes ici au pied d’un cirque glaciaire, aux portes du merveilleux parc national de la Vanoise. Je suis allée jusqu’à L'Epinerie, une boucle d’environ 3h, pendant laquelle j’ai pu observer chamois et gypaètes barbus. L’adresse des grimpeurs sur les cascades de glace naturelles m’a beaucoup impressionnée, d’autant plus que certaines se sont effondrées sous mes yeux avec grand fracas !
Côté ski
Fan de glisse, j’ai réalisé un rêve en dévalant les pistes de Paradiski, le 2e plus grand domaine skiable relié de France. Des forêts aux crêtes, des champs de poudreuse aux noires à bosses, le ski y est très varié et les paysages à couper le souffle, avec le mont Blanc en toile de fond. Moi qui était habituée aux stations des Alpes du Sud, le décor n’a ici rien à voir ! Les plus beaux panoramas à ne pas manquer : l’Aiguille Rouge, le col de la Chal, Bellecôte et la Roche de Mio. Les stations des Arcs et de La Plagne sont reliées par un vertigineux téléphérique qui passe à 380 mètres au-dessus de la vallée du Ponturin. Dommage que les heures d’ouverture et la structure des pistes rendent la liaison un peu compliquée… J’ai aussi beaucoup apprécié les nombreuses installations ludiques du domaine : piste de luge de 3 km, ski nocturne, coussin d’air géant…
Les Arcs 1800, où j’ai logé en hiver, sont une station mignonne et animée. Elle a l’avantage d’être entièrement piétonne, grâce à un douloureux parking qui coûte 86 € la semaine.
à table !
La rando et le ski, ça creuse ! Meilleur ouvrier de France en pâtisserie, Patrick Chevallot confectionne de savoureuses douceurs à l’accent local. Plusieurs adresses à Tignes et à Val d’Isère, où l’on trouve aussi pains et viennoiseries.
C’est sur le marché que j’ai découvert la fromagerie du Lac, un revendeur qui possède une petite boutique à Tignes Le Lac. Très bons produits (avec notamment une grande variété de beauforts), et bon rapport qualité / prix. Le commerce propose aussi des formules raclette à partir de 9 € par personne, comprenant la location de l’appareil, les patates, le fromage et la charcuterie. Un super repas, qui plus est copieux, malgré quelques déconvenues (appareil pas très propre et patate pas très cuites).
Aux Arcs 1800, la boutique de la coopérative laitière de Haute Tarentaise est connue des amateurs de bonnes choses, et donc bondée en fin de journée !
Hébergement
Vaste et arboré, le camping de Tignes m’a plu. Pas d’emplacement délimité, chacun s’installe dans le coin qui lui plait, sur les terrasses herbeuses à l’entrée ou à l’écart sous les arbres. Un bon point pour la salle commune qui permet de manger au sec quand il pleut et de brancher son téléphone ; le frigo / congélateur en libre accès est par ailleurs très pratique. En revanche, les installations sanitaires ne sont pas de toute jeunesse : je ne savais pas que les douches actionnées avec une chaine existaient encore 😆 ! 14,60 € pour 2 avec tente et voiture.