Vercors ouest
Le Vercors est un massif préalpin que partagent les Hauts Plateaux, prolongés au nord par une ligne de crête tutoyant les 2 000 m. Un millefeuille calcaire formé par la sédimentation au fond de la mer il y a 100 millions d’années, puis sculpté par l’érosion. Il en résulte des paysages assez contrastés, qui ont en commun leur quiétude et leur atmosphère familiale : des routes à lacets ondulant entre pâturages et forêts, des vallons verdoyants s’étalant au pied des falaises, des plateaux fleuris… Un coin de France que je ne me lasse pas de découvrir depuis que j’ai posé mes valises non loin de là, en région valentinoise. Cet article est consacré à la partie ouest. Retrouvez aussi le Royans-Vercors, et le Vercors est.
Source : Wikipédia – Ewan ar Born
Randonnée de Font d'Urle au printemps
Je rêvais de fouler les falaises de Font d’Urle depuis que j’avais vu la scène d’ouverture du film Belle et Sébastien. Vous savez, lorsque Sébastien descend en rappel sous une paroi rocheuse pour secourir un cabri ; c’est là que cela se passe, et c’est aussi beau qu’au cinéma !
Source : Belle et Sébastien, 2015, Christian Duguay
J’ai fait le tour des falaises, du puy de la Gagère (1 651 mètres) jusqu’au Serre de Montue (1 707 mètres), en presque 7 heures. L’avantage de cet endroit, c’est que l’on peut adapter son circuit, car on n’est jamais très loin de la station de Font d’Urle, qui est le point de départ. Je vous conseille plutôt de privilégier la partie entre le puy de la Gagère et la porte d’Urle.
Je suis d'abord le GR, qui trace vers l’est à travers de vastes pâturages où jonquilles et violettes poussent à foison. Mieux vaut rester attentif au balisage (blanc et rouge), qui se fait parfois discret. On remarque de nombreux scialets, des gouffres karstiques parfois très profonds, propres à l’Isère et à la Drôme.
Le sentier passe par un bel ensemble de cairns, puis grimpe sur les crêts. Le panorama sur la chaîne du Vercors et le Grand Veymont est superbe. J’ai même pu voir ma tente, plantée au camping de Vassieux !
L'apogée de la rando est le puy de la Gagère, au pied duquel s'étend la vallée de Saint-Julien-en-Quint dans toute sa splendeur. Il suffit ensuite de suivre les falaises, à travers les alpages. De nombreuses marmottes ont croisé ma route, mais aucune n’a bien voulu me laisser le temps de la photographier !
A la porte d’Urle, je monte péniblement afin de rester au bord des falaises et profiter de la vue, continuant jusqu’au pas de l’Infernet, puis au serre de Montue, avant de tracer à travers champ pour rejoindre le parking (délaissant les chemins balisés, je n'ai peut-être pas choisi l'option la plus rapide pour rentrer).
Randonnée de Font d'Urle en hiver
De retour à Font d’Urle en hiver, j’ai réalisé une variante plus courte de cette même rando, cette fois-ci raquettes aux pieds et dans des paysages infiniment blancs ! Départ près de la route : le GR est plutôt bien balisé mais heureusement que des empreintes au sol sont néanmoins visibles. Pâturages et scialets forment au soleil des courbes scintillantes, cernées par les falaises de Font d’Urle et au loin, les Hauts Plateaux...
Je rejoins le puy de la Gagère après 1h15 de marche, découvrant un enchanteur panorama bleuté...
Le long des falaises, face aux reliefs brumeux du Diois, la neige se fait moins présente, dispersée par le vent. Je coupe juste avant la porte d’Urle, ralliant mon point de départ via la glacière, impressionnante grotte dont les propriétés réfrigérantes lui ont valu ce nom.
Randonnée du plateau d'Ambel
En face des falaises de Font d’Urle se dessine le plateau d’Ambel, qui se parcoure au fil d'une autre très jolie rando. Le stationnement se fait à Gardiole, dans un virage. Le chemin traverse d’abord une grande clairière jusqu’à rejoindre le GR, passe devant la ferme d’Ambel, puis s’enfonce dans la forêt.
Après une heure de marche, j’arrive au pas de Gouillat. L'itinéraire borde ensuite les falaises, dominant fièrement tout le Diois.
Passée la Tête de la Dame (1 506 mètres), je pique vers le nord, avec le plateau de Font d’Urle en toile de fond. En été, les troupeaux investissent ces pâturages, ce qui doit être encore plus chouette !
Je bifurque vers le pas de la Couronne à la lisière de la forêt, mais on peut aussi écourter plus tôt la balade.
Randonnée du but Sapiau
Une autre de ces randos du Vercors qui me donnent des étoiles dans les yeux rien que d’y penser, et que je prendrai plaisir à refaire de nombreuses fois ! L’émotion que nous procure certains paysages, l’atmosphère ressentie dans certains lieux, c’est propre à chacun et certainement que cela ne s’explique pas, mais ça se partage 😉
Cette boucle autour de la montagne de Beure et du but Sapiau m’a beaucoup rappelé celle sur des plateaux de Font d’Urle : la même vision au loin des Hauts Plateaux parsemés de conifères et surmontés du dos rond du Grand Veymont, les mêmes reliefs du Diois sous le soleil, les mêmes falaises verdoyantes auxquelles on monte… Départ de l’immense parking du Beure pour une montée le long du sentier ou des pistes de ski (45 minutes d’effort). Merveilleux tableau qui se dessine après s’être élevé au-dessus du chalet des Ours !
En ce mois de mai, un tapis jaune ornait le haut des falaises. A l’horizon, la montagne de Glandasse, la silhouette de la forêt de Saou, le profil des plateaux de Font d’Urle et d’Ambel. Avant de redescendre vers le parking, on passe au-dessus de la route à lacets du col de Rousset, une autre belle perspective.
Trek autour des Hauts Plateaux : Parking de Beure – Rocher d’Archiane – Tête Chevalière – Montaveilla
Je rêvais de relier plusieurs lieux que je connaissais déjà de près ou de loin, le temps d’une merveilleuse immersion en pleine nature. L’avantage du Vercors, c’est qu’il est facile de composer un parcours à sa guise, les tronçons étant multiples et le hors sentier faisable assez aisément. Au début de l'été 2020, j’ai donc mitonné un parcours sur 3 jours, ajusté ensuite sur place. Amoureuse du Vercors depuis que je l’avais découvert quelques années auparavant, j’ai pourtant été une nouvelle fois désarçonnée par la diversité de ses paysages, toujours empreints de la même sérénité : des forêts denses aux clairières parsemées de sapins, des lapiaz aux pierriers, des falaises vertigineuses aux dômes verdoyants... Je vous emmène sur mes traces, auprès des marmottes et des bouquetins, de quoi inspirer vos périples.
Côté pratique, mon mari et moi-même partagions environ 30 kilos de matériel et d’eau, nous ravitaillant dans les sources référencées sur refuges.info. Les indicateurs de marche sont, encore plus que d’habitude, purement indicatifs ; je ne lésine pas sur les pauses photos et suis davantage une contemplative qu’une sportive.
Jour 1
Stationnement au parking du Beure (en même temps qu’un grand troupeau emmené à la pâture !), avant de suivre le GR jusqu’au pas des Econdus puis à la cabane de Pré Peyret. Je prends ensuite le sud, direction Le Pison et la fontaine des Bachassons. Les mots me manquent pour décrire mon enchantement en ces lieux, et des photos valent souvent mieux qu’un long discours…
Je passe ensuite par une sente repérée sur Openstreetmap dans la combe de l’Aubaise, qui m’a certainement fait perdre plus de temps par rapport au GR qu’elle ne m’en a fait gagner. Le terrain devient vite difficile, se transformant en pierrier étroit. La remontée sur le plateau qui surplombe Archiane, certainement à cause de la fin de journée et des kilos sur mon dos, m’a parue drôlement difficile !
Immense plaisir que de pouvoir bivouaquer librement dans ce massif ! J’ai passé ma première nuit dans une clairière au nord du Petit Jardin. Tout proche, on peut aussi planter sa tente entre la Tête du Jardin et le rocher d’Archiane, ainsi qu’à l’ouest du rocher d’Archiane, deux très beaux endroits où j’ai repéré des parcelles plates.
Jour 2
Départ matinal pour la Tête du Jardin, qui révèle la masse biscornue du Grand Veymont au programme du lendemain. Je rejoins ensuite le rocher d’Archiane tapissant le fond du cirque, puis suis les falaises jusqu’à la Tête du Peyssé. C’est l’un de ces endroits rappelant à quel point nous sommes minuscules face à la nature, et je m’imprègne de toute la paix qui y règne…
Je trace ensuite à travers forêts et clairières, passant près du Tisserand et de La Montagnette, en direction du pas de la Coche. Des falaises se déroulent ici au-dessus d’étonnants reliefs formant des vagues, face à un brouillamini de mamelons herbeux : l’un de mes passages préférés pendant ce trek !
L’arrivée sur la terrasse faisant face au mont Aiguille est magistrale ! Je rejoins le sommet de la Tête Chevalière, puis le pas de l’Aguille.
Je monte le bivouac au-dessus du sentier menant au pas de l’Aiguille, avec vue sur le géant et sur le camping en contrebas que je connais et affectionne particulièrement !
Jour 3
Une première étape minérale, où la végétation se cantonne aux creux érodés des lapiaz. Nombreux sont ici les débris d’obus de la seconde guerre mondiale.
S’en suit une belle montée dans la plaine de la Queyrie, dévoilant progressivement dans le rétro Glandasse et même les 3 Becs.
Après Montaveilla, l’apothéose de ce trek aurait pu être l’ascension du Grand Veymont par le sud, qui me narguait depuis mon départ ; mais j’avais suffisamment de kilomètres dans les pattes pour me convaincre qu’une bonne douche à la maison était préférable à plusieurs heures d’effort supplémentaires !
Redescente par le pas des Chattons où le décor s’apprécie toujours autant. La motivation finira par me quitter sur la dernière partie, faite dans l’autre sens 2 jours auparavant ; au pas des Econdus, un chemin partiellement ombragé rejoint la cabane des Ours en économisant un peu de dénivelé.
Route de Combe Laval
Route typique du Vercors qui relie le Royans avec le Vercors Drômois, elle domine le cirque du même nom. Il est possible de s’arrêter à plusieurs endroits pour contempler ce vertigineux tableau.
En hiver, des centaines de stalactites tranchantes descendent de la voûte des tunnels !
à table !
Voici quelques adresses gourmandes que j’ai testées : Les Bruyères (fromage de vache), la Cîme du Mas (fromage de vache), et la mielleraie Vertaco.